Vers un électrorétinogramme moins invasif

Des chercheurs américains ont mis au point un dispositif utilisant des lentilles souples du commerce pour y fixer des détecteurs utilisables pour un électrorétinogramme (ERG). Il s’agit d’une avancée majeure pour cet examen souvent inconfortable pour le patient.

Actuellement, les capteurs rigides utilisés lors d’un ERG ne s’adaptent pas suffisamment à la forme et à la souplesse de la cornée : une anesthésie locale et des écarteurs de paupières sont nécessaires, et dans certains cas (enfants en particulier), une anesthésie générale est requise. Les chercheurs de l’Université de Purdue, dans l’Indiana, ont mis au point des détecteurs étirables qu’ils ont imprimés sur des lentilles de contact souples, et qui y adhèrent par un mécanisme électrochimique ne nécessitant pas de suture. Placé sur une lentille souple (modèles déjà disponibles dans le commerce), le détecteur capte les signaux ERG sans anesthésie ni écarteur de paupières, et il s’adapte aux différentes tailles et formes de cornées. Il offre donc de grands avantages par rapport aux dispositifs actuels (lentilles ERG-Jet et Burian-Allens) et à ceux actuellement en développement (qui sont plus épais et rigides et ont occasionné des effets indésirables). Le détecteur, apposé sur la lentille, n’altère pas les capacités de celle-ci (biocompatibilité, souplesse, transparence, transmissibilité de l’oxygène…). Les chercheurs, avec leur équipe d’ingénieurs biomédicaux, mécaniques et chimiques, et de cliniciens, ont testé différentes conditions de déformation du dispositif et ont constaté sa souplesse. Ils ont aussi montré que la récupération des données ERG était possible, de même que les mouvements oculaires et le clignement des yeux.

Kim K, Kim HJ, Zhang H et al. All-printed stretchable corneal sensor on soft contact lenses for noninvasive and painless ocular electrodiagnosis. Nat Commun. 2021;12:1544.

F. Rigal

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