Une nouvelle piste de traitement du glaucome
D’après l’équipe américano-russe à l’origine de l’étude, c’est une première mondiale : les chercheurs ont réussi à cultiver et à transplanter des cellules ganglionnaires de la rétine chez des souris. Ces précieuses cellules, responsables de la transmission des informations visuelles, qui sont détruites par le glaucome.
Pour cela, les scientifiques ont utilisé des cellules souches pluripotentes induites, qu’ils ont différenciées dans un milieu de culture puis transplantées dans la rétine de souris modèles pour le glaucome (en utilisant des microbilles pour augmenter la pression intraoculaire ou avec une neurotoxicité chimiquement induite). Ils ont alors cherché à savoir si les neurones spécialisés ainsi transplantés pouvaient survivre dans un environnement malade et chez des sujets âgés. Réponse : oui. Les chercheurs ont en effet réussi à récupérer les cellules transplantées et ont observé que certaines avaient pu survivre un an chez la souris (ce qui pour cette espèce constitue une durée relativement longue) et qu’elles avaient développé des synapses, formé des axones et s’étaient intégrées dans la rétine. Ils n’ont cependant pas pu établir si elles étaient bien capables de transmettre des informations au cerveau, mais espèrent que leurs recherches ouvriront la voie à d’autres pour confirmer cette possibilité. Si tel est le cas, les scientifiques imaginent la création de banques de cellules ganglionnaires de la rétine, différenciées à partir de cellules de donneurs, prêtes à servir pour des greffes à destinations des patients atteints de glaucome. La marche est haute : les scientifiques estiment qu’il y a encore une dizaine d’années d’études à mener avant une telle application clinique.
Oswald J et al. Transplantation of miPSC/mESC-derived retinal ganglion cells into healthy and glaucomatous retinas. Mol Ther Methods Clin Dev. 2021;21:180-98
N. Le Jannic