Une nouvelle explication de la DMLA

L’une des origines communément admises de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est celui d’un dysfonctionnement des interactions entre le facteur H du complément et le sulfate d’héparane présent à la surface des cellules. Mais qu’en est-il vraiment ? Des chercheurs américains pensent avoir fait un pas de plus vers la réponse grâce au ver modèle C. elegans.

Ils ont en effet observé que chez celui-ci, le facteur H du complément se trouve concentré dans la région centrale des cils des neurones sensitifs, juste à côté d’une autre protéine : l’inversine. En revanche, chez les vers n’exprimant pas le facteur H, l’inversine, au lieu d’être concentrée au milieu des cils, se retrouve dispersée tout le long de ceux-ci. Les scientifiques ont confirmé cette découverte sur des photorécepteurs humains : chez les patients sains, facteur H et inversine se tiennent côte à côté au milieu du cil (segment externe) des photorécepteurs tandis que chez ceux présentant des mutations du facteur H impliquées dans un risque accru de DMLA, l’inversine est plus largement répandue. « Nos découvertes suggèrent que le facteur H du complément joue un rôle dans le maintien de l’organisation du cil du photorécepteur et que ce procédé pourrait être défectueux dans la DMLA, explique dans un communiqué Bruce Vogel, l’un des auteurs de l’étude. Nous prévoyons de poursuivre nos recherches pour déterminer comment cette perturbation structurelle affecte la vision et s’il est possible de la contrer et de restaurer la fonction des photorécepteurs. »

Acker N, Smith H, Devine C et al.  A complement factor H homolog, heparan sulfation, and syndecan maintain inversin compartment boundaries in C. elegans cilia. Proc Natl Acad Sci. 2021;118(16):e2016698118.

N. Le Jannic

L'accès à la totalité de la page est protégé.

Je m'inscris

Identifiez-vous