Une molécule intéressante contre l’amaurose congénitale de Leber

Et si le traitement pour l’amaurose congénitale de Leber existait déjà dans l’arsenal thérapeutique ? C’est en quelque sorte la question que s’est posée une équipe de l’Institut national de l’œil américain. Elle a donc testé 6 000 molécules sur des organoïdes rétiniens différenciés à partir de cellules souches de souris modèles pour cette maladie, et en particulier pour la mutation du gène CEP290.

Et il y a eu des résultats : cinq molécules ont eu un effet positif, et sans toxicité, sur la survie des photorécepteurs. L’une d’elles s’est détachée du lot : la Reserpine, approuvée par l’agence américaine du médicament (FDA) en 1955 pour la prise en charge de l’hypertension, avant d’être remplacée par des traitements plus efficaces. Or non seulement la Reserpine a amélioré le développement et la survie des photorécepteurs dans les organoïdes de la rétine, mais elle l’a également fait in vivo, chez les souris modèles pour la maladie. Les chercheurs ont compris pourquoi : la Reserpine a partiellement rétabli l’équilibre entre l’autophagie et le système ubiquitine-protéasome, ce qui permet un meilleur assemblage des cils primaires des cellules de la rétine. Des découvertes qui offrent à la fois une meilleure compréhension des mécanismes en jeu dans les ciliopathies mais dévoilent également de nouvelles opportunités de traitement.

Chen HY, Swaroop M, Papal S et al. Reserpine maintains photoreceptor survival in retinal ciliopathy by resolving proteostasis imbalance and ciliogenesis defects. eLife 12:e83205. 2023.

N. Le Jannic

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