Un modèle cellulaire pour la maladie de Stargardt
Des chercheurs du National Eye Institute (NEI) américain ont réussi à transformer des cellules de la peau, prélevées sur des patients atteints de la maladie de Stargardt, en cellules souche pluripotentes puis en cellules de l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR). Celles-ci présentent donc l’une des mutations du gène ABCA4 à l’origine de la maladie.
Or les chercheurs ont détecté la présence de la protéine ABCA4 dans la membrane de ces cellules de l’EPR. Ils ont alors cherché à en connaître la fonction et ont pour cela fait appel à la technologie Crisp-Cas9 afin de créer des cellules n’exprimant pas du tout le gène ABCA4. Les scientifiques ont constaté que cette absence n’empêche pas la maturation des cellules de l’EPR, mais qu’en revanche, lorsque les cellules privées du gène ABCA4 sont exposées au segment externe de photorécepteurs sains, elles accumulent des dépôts lipidiques intracellulaires. En poursuivant leurs recherches, les scientifiques ont montré que cette accumulation provient d’un dysfonctionnement du métabolisme des lipides dans ces cellules et d’une capacité réduite à digérer les segments externes des photorécepteurs. Avec le temps, ces dépôts lipidiques pourraient contribuer à l’atrophie de l’EPR et donc à la dégénérescence des photorécepteurs. Les auteurs suggèrent en conséquence que les thérapies géniques envisagées pour la maladie devraient cibler à la fois les cellules de l’ERP et les photorécepteurs.
Mitra F et al. Cell-autonomous lipid-handling defects in Stargardt iPSC-derived retinal pigment epithelium cells. Stem Cell Reports. 2022;17(11):2438-50
N. Le Jannic