Un lien entre pollution atmosphérique et glaucome

« Les résultats de cette étude confirment les observations précédentes sur les effets de la pollution atmosphérique sur les processus neurodégénératifs, ici au niveau oculaire », explique Laure Gayraud, doctorante en épidémiologie, dans un communiqué de l’Inserm. L’étude en question ? Elle a porté sur 683 Bordelais, âgés de plus de 75 ans au moment de leur entrée dans la cohorte et suivis pendant 10 ans.

Tous les deux ans, l’épaisseur de la couche des fibres nerveuses de leur rétine (RNFL) a été mesurée et mise en parallèle à leur niveau d’exposition à la pollution atmosphérique. Bilan : « Les personnes ayant été exposées à des concentrations plus élevées de particules fines avaient au cours du temps un affinement plus rapide de la couche nerveuse rétinienne, annonce l’Inserm. Ces résultats suggèrent que l’exposition à une forte concentration de polluants au cours du temps pourrait augmenter le risque de glaucome. » Et ce, même lorsque le taux de particules fines est inférieur aux normes européennes. En 2019, des scientifiques britanniques étaient d’ailleurs arrivés à la même conclusion (voir CDO 234). Les chercheurs français comptent à présent étendre leur étude à l’échelle nationale et espèrent comprendre plus en détail les effets des polluants sur le vieillissement oculaire.

Laure Gayraud, Marion Mortamais, Cédric Schweitzer et al. Association of long-term exposure to ambient air pollution with retinal neurodegeneration: the prospective Alienor study. Environmental Research, Volume 232, 2023.  

Légende : Même au seuil européen règlementaire (25 µg/m3), l’exposition aux particules fines PM2,5 entraîne une diminution plus rapide de l’épaisseur de la RNFL.

N. Le Jannic

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