Un antidépresseur contre la DMLA sèche ?

La perte de vision dans la DMLA atrophique est liée à la dégénérescence des cellules de l’épithélium pigmentaire rétinien, conséquence notam­­ment de l’activation de l’inflammosome NLRP3-ASC. Or des chercheurs amé­ricains viennent de montrer que la fluoxétine, un antidépresseur, se liait à NLRP3, empêchant l’activation de l’inflammosome et le relâchement de cytokines dans les cellules de l’épithélium pigmentaire rétinien et les macrophages.

Des tests chez des souris mo­dèles pour la DMLA atrophique ont montré que la ­molécule ralentissait la progression de la maladie. Et les scientifiques ont confirmé leur hypothèse par une analyse à large échelle des données de deux assurances santé portant sur 100 millions d’Américains : ils ont observé une diminution significative du risque de DMLA sèche chez les patients prenant de la fluoxétine. Ils espèrent donc prochai­nement voir des essais cliniques permettant de ­tester le traitement sur des patients atteints de DMLA atrophique. Et soulignent ­l’intérêt de combiner « data-­mining » et expérimentation pour trouver de nouvelles ­indications potentielles à des médicaments déjà existants.

Identification of fluoxetine as a direct NLRP3 inhibitor to treat atrophic macular degeneration. Meenakshi Ambati et al. Proceedings of the National Academy of Sciences Oct 2021.

N. Le Jannic