Souffrance au travail des hospitaliers : perte de sens et risque de burn-out

Un sondage réalisé par l’Ifop en octobre 2021 pour la Mutualité nationale des hospitaliers (MNH) montre la prégnance des tensions psychologiques et physiques à l’hôpital, et leurs conséquences pour les soignants. Les médecins hospitaliers estiment (tout comme le grand public et les autres actifs hospitaliers) que l’hôpital public est en danger (à 92%), ne dispose pas de moyens suffisants (à 70%) et que son avenir n’est pas bien pris en compte par les pouvoirs publics.

Ils considèrent aussi que le Ségur de la santé n’est pas une réussite pour répondre à ses enjeux (à 73%), même si les hausses de salaire sont appréciées. Les médecins hospitaliers rapportent avoir déjà été victime de violences verbales (à 66%), d’incivilités (à 73%) et de violences physiques (à 12%). Le risque qu’ils craignent le plus est celui du surmenage ou burn-out (à 63%) suivi de la perte de sens (à 39%) à égalité avec les risques liés aux responsabilités juridiques (à 39%). Ils sont 77% à n’avoir pris aucun jour d’arrêt de travail sur les 12 derniers mois, mais estiment très largement avoir besoin de diverses aides dans le cadre de leur travail (à 88%) et en particulier d’une meilleure écoute de leur encadrement. Leur satisfaction à l’égard de leur travail est mitigée, avec entre autres un travail reconnu à sa juste valeur pour seulement 57% d’entre eux, et des perspectives d’évolution motivantes pour seulement 51%. Bien qu’ils soient 41% à avoir déjà envisagé de changer de métier au cours des deux dernières années, 96% d’entre eux aiment leur métier et se projettent à 85% dans le même jusqu’à la retraite.

F. Rigal