Risque de rétinopathie diabétique : l’hypoglycémie à surveiller de près
Contrôler précisément le taux de sucre dans le sang chez les patients diabétiques est un enjeu pour lutter contre la rétinopathie diabétique (RD). Telle est la conclusion de recherches menées par des scientifiques américains.
En étudiant les concentrations en protéines dans des cellules rétiniennes humaines et murines, ainsi que dans des rétines cultivées dans un milieu pauvre en glucose ou encore chez des souris modèles pour l’hypoglycémie, les chercheurs ont en effet identifié la réaction en chaîne facilitant la production de nouveaux vaisseaux sanguins dans la rétine et donc la rétinopathie diabétique. Tout commence par le facteur HIF-1α. En réponse à de faibles concentrations de glucose, les cellules gliales de Müller augmentent la transcription de celui-ci, ce qui déclenche une cascade moléculaire, conduisant notamment à la production de protéines GLUT1, responsable du transport du glucose dans les cellules. Le problème ? Chez les patients diabétiques, les faibles niveaux de glucose, combinés à l’hypoxie, entrainent un flux de protéines HIF-1α dans le noyau des cellules… où celui-ci déclenche l’augmentation de la production de protéines comme le VEGF et l’ANGPTL4. Ces dernières induisent la production de vaisseaux sanguins anormaux et favorisent ainsi le développement de la RD. Sachant que les patients diabétiques sont particulièrement sujets à l’hypoglycémie, un bon contrôle de leur taux de sucre pourrait jouer sur le risque de RD. Les chercheurs estiment par ailleurs que la voie HIF-1α pourrait être une piste pour la mise au point de nouveaux traitements contre la maladie.
Guo C, Deshpande M, Niu Y et al. HIF-1α accumulation in response to transient hypoglycemia may worsen diabetic eye disease. Cell Reports, Volume 42, Issue 1, 2023.
N. Le Jannic