Revenus, temps passé avec les patients, temps administratif, satisfaction... Une enquête internationale
Une enquête a été menée par Medscape sur plus de 20 000 praticiens (en Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne, Portugal, États-Unis, Brésil, Mexique et France). Elle montre plusieurs spécificités françaises.
Les praticiens français sont ceux qui passent le plus de temps par semaine avec leurs patients (45 heures par semaine pour les hommes, 43 heures pour les femmes, contre 40 et 36 heures respectivement aux États-Unis, 33 et 30 en Grande-Bretagne, et 35 et 32 en Allemagne). Ils sont aussi ceux qui se sentent les moins satisfaits par leur rémunération (26% de satisfaits, aussi bien pour les généralistes que les spécialistes), à égalité avec les médecins mexicains. Malgré l’impression de crouler sous la « paperasserie », les Français sont ceux qui passent le moins de temps sur les tâches administratives (seuls 11% des médecins français y consacrent plus de 25 heures par semaine – ce qui est énorme ! – contre 24% des médecins allemands, et 18% des médecins américains, 37% y passant moins de 9 heures par semaine). Les revenus annuels des médecins français sont de 98 339 euros, en quatrième position derrière les Américains (2 850 321 euros), les Allemands (148 435 euros) et les Anglais (125 647 euros). Les Américains sont en revanche ceux qui dépensent le plus pour se former (35 000 dollars annuels en école publique, contre 800 en France), et y passent le plus de temps (8 ans de cycles primaire et secondaire et 3 à 7 ans d’internat). Les médecins français sont aussi les moins satisfaits dans la façon dont ils réalisent leur travail (71%, contre 93% pour les Allemands, 91% pour les Américains, 89% pour les Mexicains). Mais la définition du travail bien fait varie. Pour les Français, il s’agit en priorité (à 62%) d’« être bon dans ce qu’on fait » et de « trouver des réponses aux problèmes qui se posent » (contre 24% pour les Américains et 22% pour les Britanniques), alors que le relationnel avec le patient n’est cité que par 15% des médecins français, contre 29% des Américains, et 36% des Britanniques. Et, signe d’insatisfaction, 34% des médecins généralistes (31% des spécialistes) français changeraient de voie si le choix était à refaire (les deuxièmes derrière les Britanniques). Concernant l’écart salarial hommes/femmes, la France (avec 21% de différence en médecine générale) n’est pas le pays le plus discriminant (29% au Brésil, 26% en Grande-Bretagne, 25% aux États-Unis, 23% au Mexique).