Réforme retraites : les libéraux toujours sur la brèche

Les inquiétudes des médecins à propos de la réforme des retraites ressemblent à celles de nombre de leurs compatriotes : baisse des pensions et âge de départ reculé. S’y ajoute celle que les réserves de la Carmf ne soient « siphonnées » (cf derniers numéros des CDO). Edouard Philippe a tenté de rassurer sur ce point mi-décembre, assurant que « les réserves resteront dans les caisses des professions concernées et auront vocation à accompagner la transition vers le système universel. » Les réactions ne sont pas toutes enthousiastes, loin de là.

Pour l’UFML-S, « les réserves des professions libérales vont être détournées de leur fonction sans notre accord pour permettre une transition vers un système universel. ». Une solution alternative a ensuite été envisagée, comme l’explique entre autres le SML, qui « réclame la mise en œuvre d’un régime supplémentaire pour les médecins, qui ne leur coûterait pas un centime de plus que ce qu’ils cotisent aujourd’hui », ajoutant que « cette retraite supplémentaire serait gérée par la Carmf ce qui permettrait d’assurer sa survie ». Estimant visiblement que les promesses n’engagent que ceux qui y croient, le syndicat exige aussi « que les réserves de la Carmf soient sanctuarisées et que les professions libérales soient représentées ès qualités dans la gouvernance du futur régime universel de retraite. (…) Le syndicat veut des garanties et que les promesses faites à ce sujet par la ministre de la santé soient traduites dans la loi », des demandes retrouvées de façon plus générale dans celles adoptées par l’Unapl (Union nationale des professions libérales) dont le conseil national s’est réuni en session extraordinaire le 9 janvier. Ce même jour, une réunion bilatérale avait lieu entre la CSMF et le Secrétaire d’État en charge des retraites, Laurent Pietraszewski. Les signaux vont dans ce sens puisque « à l’issue de cette réunion, il semblerait que l’État accepte les principes suivants : maintien du niveau des retraites des médecins libéraux (la baisse des cotisations de 36 à 28% qui entraînerait une baisse des prestations pourrait être compensée par un régime complémentaire obligatoire par répartition géré par les médecins) ; la survie de la Carmf sera actée et ses réserves sanctuarisées pour les médecins », a indiqué la CSMFqui ajoutait par la suite que l’acquisition de droits nouveaux pour les praticiens libéraux faisant du cumul emploi-retraite à partir de 2022 avait elle aussi été validée par M. Pietraszewski, et serait inscrite dans le projet de loi (en article 26). Les prochaines semaines seront cruciales pour l’ensemble de ces annonces.

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