Quand l’ophtalmologie sauve une vie

Malgré l’importance de la vue dans notre vie quotidienne, l’ophtalmologie est considérée par beaucoup comme une spécialité « mineure ». À cela plusieurs raisons : tout d’abord, l’œil est un organe de petite taille ; ensuite, les progrès majeurs récents en ophtalmologie (imagerie, chirurgie et traitements innovants) peuvent donner une impression de ­facilité de cette discipline ; et surtout, la relation entre trouble visuel et risque vital est rarement établie. C’est oublier que la vascularisation de l’œil dépend du système carotidien, que les commandes du système visuel efférent oculomoteur sont ­situées dans le tronc cérébral, et que le nerf optique est ­entouré par les méninges. Un symptôme ou un signe visuel sensoriel ou oculomoteur de survenue brutale ou d’intensité rapidement croissante peut ainsi traduire une pathologie grave, souvent neurologique ou cardiovasculaire, dont la prise en charge est urgente et souvent ­multi­disciplinaire afin ­d’éviter des séquelles, voire le décès du patient.

Dans ce dossier consacré aux urgences neurologiques et ­vasculaires révélées par l’œil et ses annexes, les Drs Marie-Bénédicte Rougier, Élodie Bousquet, Federico Maestri, Fanny Varenne et Morgan Garrido nous alertent sur l’importance d’une prise en charge adaptée de ces signes et symptômes ­visuels qui peut sauver une vie.

Catherine Vignal Clermont
Service urgences, neuro-ophtalmologie, Fondation ophtalmologique A. de Rothschild, Paris