Piste thérapeutique dans la DMLA : l’augmentation de la protéine HtrA1…
Une équipe américaine vient de montrer que viser à augmenter les niveaux de protéine Htra1 dans l’interface entre l’épithélium rétinien pigmentaire (ERP) et la membrane de Bruch pourrait constituer une piste thérapeutique contre la DMLA.
Il s’agit là d’une surprise car des essais cliniques sont actuellement en cours pour chercher au contraire à diminuer ces niveaux protéiques. Cette divergence s’explique selon les auteurs de la récente étude par le fait que leurs recherches sont basées sur l’analyse des niveaux protéiques dans cette interface (qui constitue le site premier de la pathogénèse de la DMLA) et parce qu’ils ont eu accès à un matériel de large ampleur (8 000 paires d’yeux de donneurs) ; alors que les essais cliniques en cours ne sont basés que sur peu d’échantillons, et que la recherche des niveaux d’Htra1 s’est faite sur d’autres localisations que l’interface en question.
Le locus 10q26 (situé sur le chromosome 10) est la région génétique la plus fortement associée à une élévation du risque de DMLA, mais le mécanisme sous-jacent demeure inconnu. Les auteurs ont montré que l’ARN messager HTRA1 est présent en moins grande quantité dans l’ERP des donneurs qui présentent des variants de ce locus associés au risque de DMLA. Ce qui entraîne une baisse de la protéine Htra1 dans l’interface ERP/membrane de Bruch, ainsi que des dépôts et un développement de vaisseaux sanguins anormaux. Les taux d’Htra1 et leurs fonctions sont ainsi compromis par les variants à risque de 10q26. D’où l’hypothèse de cibler une élévation de la protéine Htra1 pour ralentir l’avancée de la DMLA.
Chromosome 10q26–driven age-related macular degeneration is associated with reduced levels of HTRA1 in human retinal pigment epithelium. Brandi L. Williams, et al. Proceedings of the National Academy of Sciences Jul 2021, 118 (30)


Rétine de souris saines (en haut) avec les cellules de support (en bleu) et les photorécepteurs (en violet). Dans les rétines de souris mutantes pour CIB2 (en bas), les photorécepteurs ne sont pas digérés aussi vite et s’accumulent.
Crédit : Saumil Sethna
Rétine de souris saine (à gauche) et de souris mutantes pour CIB2 (à droite). Les taches jaunes indiquent des photorécepteurs non ou mal digérés.
Crédit : Saumil Sethna
F. Rigal