Ophtalmologie : 3,1 millions de patients supplémentaires en quatre ans
Le travail aidé s’est fortement développé en France au cours des quatre dernières années et est désormais pratiqué par 63% des ophtalmologistes, d’après une étude réalisée par le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof). Résultat : avec un nombre d’ophtalmologistes équivalent, 3,1 millions de patients supplémentaires ont pu être pris en charge sur cette période, dont 869 000 en 2018.

L’offre de soins a ainsi presque doublé en 20 ans ! Dans le détail, le travail aidé se développe dans toutes les régions mais particulièrement dans l’arc Atlantique, en Occitanie et en Paca, où il concerne entre 70 et 80% des cabinets ophtalmologiques. En 2019, 49% des ophtalmologistes déclarent travailler avec des orthoptistes salariés, contre 35% en 2018, et 19% collaborent avec des infirmiers (un chiffre en hausse de 58% au cours des 12 derniers mois !). Comme le travail aidé est encore nettement plus pratiqué par les spécialistes de secteur 2, le Dr Thierry Bour, président du Snof, précise : « Il est important que les pouvoirs publics soutiennent ceux de secteur 1 pour qu’ils s’engagent aussi dans le travail aidé : les contrats de coopération pour les soins visuels, à destination des médecins du secteur 1 et de ceux ayant adhéré à l’OPTAM, doivent être revus impérativement pour les rendre attractifs. » L’impact du travail aidé, notamment via les décrets orthoptistes-opticiens, se ressent particulièrement sur la délivrance de lunettes : +63% d’équipements optiques délivrés en 10 ans, pour une durée moyenne de renouvellement à 2,7 années en 2018, contre 4 ans en 2007. Et ce n’est que le début, car selon Thierry Bour, « ce fonctionnement en équipe pluri-professionnelle n’en est qu’à 45% de son potentiel ! ». Pour monter encore en puissance, le syndicat demande notamment l’extension du contrat de coopération collectif pour les soins visuels aux cabinets secondaires, le financement par l’Assurance maladie de nouveaux protocoles organisationnels à distance pour permettre le développement de la télémédecine sur les sites secondaires, et la rénovation du contrat d’embauche de coopération pour les soins visuels à destination des orthoptistes.