L’ophtalmologie face au confinement
Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) a publié début avril les résultats d’une enquête menée auprès de plus de 1500 médecins de la spécialité afin d’évaluer l’impact de la crise sanitaire sur leur activité. Premier enseignement : 60% des cabinets étaient encore ouverts à la fin de la troisième semaine de confinement et les mesures de protection des soignants comme des patients y étaient bien intégrées. 99% des collaborateurs des cabinets ouverts portent des masques, et 22% se sont équipés d’hygiaphone (ou équivalent).

Et s’il a par exemple été difficile pour 57% des ophtalmologistes de se procurer du soluté hydroalcoolique, les gestes barrières entre chaque patient sont appliquées par la quasi-totalité (97%) des cabinets. La continuité des soins a ainsi pu être garantie : 75% des ophtalmologistes ont assuré physiquement la prise en charge des demandes urgentes, et les deux tiers ont maintenu des soins aux patients nécessitant un suivi ne pouvant être reporté, comme les suivis post-opératoires et les pathologies à risque évolutif rapide. Toutefois, seulement 6% ont déclaré assurer encore des suivis périodiques ou de nouvelles demandes non urgentes. Malgré cela vient le deuxième enseignement : les patients se sont faits rares et 82% des ophtalmologistes ont eu une activité en baisse d’au moins 95% par rapport à leur activité habituelle. Ainsi, 95% à 100% des rendez-vous ont été annulés pour les ¾ des ophtalmologistes. « Nous nous inquiétons de la baisse majeure du nombre de consultations en médecine spécialisée, qui fait craindre de lourdes conséquences sur la santé visuelle des Français si la situation se prolonge, a déclaré Thierry Bour, le président du Snof, dans un communique. Nos cabinets ont pourtant pris toutes les précautions nécessaires pour assurer la santé des patients : il est important de continuer à se faire soigner, et à assurer le suivi de certaines pathologies, sans perte de chances pour les patients ». En attendant, les spécialistes se sont adaptés : 78% des cabinets ont été ouverts moins de 10h par semaine et 90% des ophtalmologistes ont eu recours au chômage partiel pour le personnel du cabinet.