L’IGAS a ses idées pour raccourcir les délais de rendez-vous...

Dans un rapport daté de janvier 2020 mais mis en ligne en septembre, l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) s’intéresse à la filière visuelle et constate en préambule que « malgré ses capacités réelles d’innovation, [la filière présente] des caractéristiques encore peu satisfaisantes : les délais d’accès aux soins restent longs pour des troubles très répandus dans la population avec, de manière singulière en Europe, un passage systématique par l’ophtalmologiste, même pour les troubles simples de la réfraction ; le dépistage demeure insuffisant et inégal ; la réforme des formations encore incomplète ».

L’organisme formule donc 28 recommandations visant à raccourcir, à l’horizon de deux ou trois ans, les délais d’accès à la prescription de verres correcteurs et à moderniser les formations au niveau de la licence et du master. Parmi celles-ci : maintenir au-delà de 2023 la croissance du nombre d’internes en ophtalmologie ; affecter prioritairement les nouveaux postes d’internes aux régions ayant une densité moindre d’ophtalmologistes ; attribuer une aide à l’investissement pour l’ouverture de cabinets secondaires en zones sous-dotées et mieux faire connaître le contrat démographique tout en l’adaptant ; développer la prise en charge et le suivi au long cours par les orthoptistes des patients non pathologiques ou stabilisés, sous supervision médicale, conformément au décret de compétences ; fixer et élargir la liste des matériels d’exploration non invasifs utilisables par les opticiens-lunetiers et les orthoptistes, en autonomie et sous le contrôle des ophtalmologistes ou encore autoriser les opticiens-lunetiers et les orthoptistes à adapter au patient les primo-prescriptions en cas d’erreur manifeste ou d’inconfort, avec obligation d’informer le prescripteur. L’IGAS recommande par ailleurs, « si les mesures proposées ne permettent pas d’améliorer significativement la situation avant la fin de l’année 2021, [d’] autoriser 
la primo-prescription des verres correcteurs par les opticiens-lunetiers et les orthoptistes, pour les 16-42 ans avec une faible correction de la vision ».

… Et le SNOF ne les valide pas toutes

À la suite du rapport de l’IGAS, le Snof (syndicat national des ophtalmologistes de France) annonce dans un communiqué de presse avoir « pris connaissance avec intérêt, mais aussi avec la plus grande circonspection, des recommandations de la mission IGAS-IGESR sur la filière visuelle, tant les mesures sont nombreuses, mais également contradictoires et parfois dangereuses pour l’avenir de la filière visuelle. » Dans le détail, le syndicat apprécie les mesures proposées en faveur de la démographie médicale et du travail en équipe, mais regrette notamment « la confusion constamment introduite entre les compétences des opticiens et des orthoptistes, deux professions aux missions profondément différentes et complémentaires, l’une évoluant clairement dans un champ commercial soutenu fortement par la publicité, l’autre dans le soin. » Le Snof refuse en conséquence, comme par le passé, la primo-prescription par les opticiens et d’une manière générale, le cumul prescription-vente. En raison toujours de potentiels conflits d’intérêt, le Snof s’insurge également contre la mise en place de la télémédecine dans les magasins d’optique, estimant que « ce n’est pas en multipliant les potentiels compérages et conflits d’intérêt que l’on va améliorer la situation sanitaire. » Le syndicat soutient enfin que les problèmes de délai de rendez-vous sont en amélioration depuis quelques années et que « la montée en charge progressive des mesures mises en route depuis plusieurs années, associées à leur renforcement dans les zones sous-dotées, permettront de les réduire plus. »

L'accès à la totalité de la page est protégé.

Je m'inscris

Identifiez-vous