L’IGAS a ses idées pour raccourcir les délais de rendez-vous...
Dans un rapport daté de janvier 2020 mais mis en ligne en septembre, l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) s’intéresse à la filière visuelle et constate en préambule que « malgré ses capacités réelles d’innovation, [la filière présente] des caractéristiques encore peu satisfaisantes : les délais d’accès aux soins restent longs pour des troubles très répandus dans la population avec, de manière singulière en Europe, un passage systématique par l’ophtalmologiste, même pour les troubles simples de la réfraction ; le dépistage demeure insuffisant et inégal ; la réforme des formations encore incomplète ».

… Et le SNOF ne les valide pas toutes
À la suite du rapport de l’IGAS, le Snof (syndicat national des ophtalmologistes de France) annonce dans un communiqué de presse avoir « pris connaissance avec intérêt, mais aussi avec la plus grande circonspection, des recommandations de la mission IGAS-IGESR sur la filière visuelle, tant les mesures sont nombreuses, mais également contradictoires et parfois dangereuses pour l’avenir de la filière visuelle. » Dans le détail, le syndicat apprécie les mesures proposées en faveur de la démographie médicale et du travail en équipe, mais regrette notamment « la confusion constamment introduite entre les compétences des opticiens et des orthoptistes, deux professions aux missions profondément différentes et complémentaires, l’une évoluant clairement dans un champ commercial soutenu fortement par la publicité, l’autre dans le soin. » Le Snof refuse en conséquence, comme par le passé, la primo-prescription par les opticiens et d’une manière générale, le cumul prescription-vente. En raison toujours de potentiels conflits d’intérêt, le Snof s’insurge également contre la mise en place de la télémédecine dans les magasins d’optique, estimant que « ce n’est pas en multipliant les potentiels compérages et conflits d’intérêt que l’on va améliorer la situation sanitaire. » Le syndicat soutient enfin que les problèmes de délai de rendez-vous sont en amélioration depuis quelques années et que « la montée en charge progressive des mesures mises en route depuis plusieurs années, associées à leur renforcement dans les zones sous-dotées, permettront de les réduire plus. »