Les facteurs de risque de l’œil sec identifiés grâce à une appli

Une étude japonaise vient de mettre en évidence les facteurs de risque (FdR) de l’œil sec symptomatique, à savoir le jeune âge, le sexe féminin, la pollinose, la dépression, une maladie mentale (hors dépression ou schizophrénie), le port actuel de lentilles de contact, le fait de passer plus de 8 heures par jour devant un écran, et le tabagisme. Cette étude a aussi permis de mettre en évidence les FdR de l’œil sec symptomatique mais non diagnostiqué, parfois divergents : le jeune âge, le sexe masculin, l’absence de collagénopathie, une maladie mentale (hors dépression ou schizophrénie), une chirurgie ophtalmique (hors chirurgie de la cataracte ou LASIK), et le port présent ou passé de lentilles de contact.

Pour parvenir à ces résultats, des chercheurs japonais ont mis au point une appli, DryEyeRhythm, permettant grâce à un long questionnaire de collecter des données selon des critères démographiques, d’historique médical, de mode de vie, des symptômes subjectifs, et des symptômes spécifiques à la maladie de l’œil sec, ainsi qu’à la dépression (selon des échelles spécifiques). En tout, 4 454 participants ont téléchargé l’appli entre novembre 2016 et janvier 2018, et répondu in extenso au questionnaire. Parmi eux, les deux tiers (66,7%) étaient des femmes, l’âge moyen était de 27,9 ans, 74% présentaient un œil sec symptomatique, mais seulement 27,3% avaient été diagnostiqués. Une analyse de régression logistique multivariée a été utilisée pour identifier les FdR de l’œil sec symptomatique et de l’œil sec symptomatique et non diagnostiqué. Les auteurs soulignent que « pour réduire le poids de la maladie, il importe d’être plus vigilant sur le sous-groupe de patients présentent les FdR de l’œil sec symptomatique mais non diagnostiqué ». Un éditorial associé souligne que si « la recherche épidémiologique a considérablement progressé, les informations scientifiques sur les FdR et les comportements associés à la maladie, et leur contribution à l’histoire naturelle de ma maladie et à sa progression demeurent parcellaires ». Cette étude « met en lumière le potentiel de la technologie mobile dans la recherche épidémiologique », ajoutent les auteurs de l’éditorial.

Takenori Inomata et al. Characteristics and Risk Factors Associated With Diagnosed and Undiagnosed Symptomatic Dry Eye Using a Smartphone Application. JAMA Ophthalmol. 2020;138(1):58-68. et Michael T. M. Wang et al. Epidemiologic Research in Dry Eye Disease and the Utility of Mobile Health Technology. JAMA Ophthalmol. 2020;138(1):69-70

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