La thérapie génique efficace dans la neuropathie optique héréditaire de Leber, maladie mitochondriale

Des chercheurs de l’institut de la vision, de l’Inserm, de la Sorbonne Université et du CNRS ont mis au point une approche de thérapie génique dans la neuropathie optique héréditaire de Leber (NOHL). Cette approche consiste en la correction du défaut d’un gène mitochondrial (le gène ND4), affectant la production de la protéine ND4, et pouvant conduire à la cécité.

L’essai clinique multicentrique, randomisé, en double aveugle contre placebo, baptisé REVERSE, a été mené sur 37 patients atteints de NOHL et présentant une perte de vision depuis 6 à 12 mois. Après un suivi de 96 semaines, une amélioration bilatérale significative de la vision a été observée chez 78% des patients (+15 lettres EDTRS pour l’œil traité et +13 lettres EDTRS dans l’œil non traité), et ce alors qu’un seul œil avait été traité. Ceci s’expliquerait par le transfert du vecteur viral de l’œil traité à l’autre (d’après des études menées chez le macaque). Les chercheurs ont utilisé un vecteur viral (appelé LUMEVOQ) pour introduire l’ADN porteur du gène correct dans le noyau des cellules rétiniennes, permettant la fabrication de la protéine ND4. Mais il s’agissait de cibler la mitochondrie (puisque le gène muté est un gène mitochondrial). L’ajout de séquences d’adressage au gène thérapeutique a permis l’orientation de la protéine ND4 vers les mitochondries, où elle exerce son rôle normal. Le développement clinique de ce traitement a été mis au point par GenSight Biologics (start-up issue de l’institut de la vision), et l’évaluation par un essai clinique international a fait intervenir entre autres des équipes de la fondation ophtalmologique Rothschild et du CHNO des Quinze-Vingts. Une demande d’AMM a été déposée pour LUMEVOQ en septembre 2020 auprès de l’agence européenne des médicaments (EMA), et une ATU existe actuellement en France.

Yu-Wai-Man P et al. Bilateral visual improvement with unilateral gene therapy injection for Leber hereditary optic neuropathy. Sci Transl Med. 2020;12(573):eaaz7423.

N. Le Jannic

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