Glaucome : des biomarqueurs potentiels pourraient aussi servir de traitement
Une équipe américaine a procédé à une analyse métabolomique ciblée de l’humeur vitrée de 19 patients présentant un glaucome primitif à angle ouvert et de 10 personnes contrôles.
Elle a ainsi observé que parmi les 135 métabolites endogènes identifiés, 31 sont significativement dérégulés et deux d’entre eux, l’agmatine (un potentiel neurotransmetteur) et la thiamine (vitamine A) diminuent particulièrement chez les patients glaucomateux. Les chercheurs ont donc ensuite testé l’effet de ces deux métabolites, délivrés soit localement via des vésicules extracellulaires, soit en injection intravitréenne, sur des souris modèles pour la neuro-inflammation rétinienne. Ils ont constaté une diminution de la réponse inflammatoire et une protection de la fonction des cellules ganglionnaires rétiniennes contre les lésions neuro-inflammatoires dans la rétine. Sur des lignées cellulaires de photorécepteurs soumises à un stress oxydatif, le traitement a également protégé les cellules photoréceptrices de la mort cellulaire et atténué la réponse inflammatoire des cytokines. Agmatine et thiamine pourraient donc ainsi constituer à la fois de potentiels biomarqueurs du glaucome… et de potentiels traitements contre celui-ci. n
Monu M, Kumar B, Asfiya R, et al. Metabolomic profiling of aqueous humor from glaucoma patients identifies metabolites with anti-inflammatory and neuroprotective potential in mice. Invest Ophthalmol Vis Sci. 2025;66:28.
N. Le Jannic