Faible croissance de la consommation de soins et de biens médicaux

Avec une augmentation de 0,4% entre 2019 et 2020, la croissance de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) n’a jamais été aussi faible depuis 1950, année des premiers comptes. C’est ce que révèle la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans son étude « Les dépenses de santé en 2020 ». En cause bien sûr : la crise sanitaire.

Alors qu’en 2019 et 2018, la CSBM avait augmenté respectivement de 2% et 1,5%, la croissance historiquement faible en 2020 s’explique par le recul des soins infirmiers et des médicaments ainsi que dans le secteur hospitalier, par des déprogrammations d’interventions notamment. En ville, les médecins généralistes comme les spécialistes ont également connu un recul de leur activité. Les seconds enregistrent une baisse de 5,6% en valeur et 6,3% en volume de leur activité en 2020. Seuls quatre secteurs ont tiré la CSBM vers le haut l’année dernière. D’abord, les soins hospitaliers publics : +2%, liés aux primes et majorations lors de l’épidémie et aux revalorisations accordées lors du Ségur de la santé, ainsi qu’aux surcoûts pour la prise en charge des patients Covid. Ensuite, les dépenses des laboratoires d’analyse : +0,8% à la faveur des campagnes de dépistage du Covid. Et enfin, les soins infirmiers (+0,4%, porté par la pratique des tests PCR) et les soins de sage-femme. Au total, la CSBM s’élève à 209,2 milliards d’euros en 2020. La part prise en charge par la Sécurité sociale a augmenté de 1,9%, pour atteindre 79,8% (ce qui explique le déficit important de l’assurance maladie enregistré l’année dernière – voir CDO 247) tandis que celle prise en charge par les organismes complémentaires passe de 13,4% à 12,3%. Le reste à charge des ménages continue lui aussi sa baisse et atteint 6,2% de la CSBM en 2020 contre 7,2% en 2019 et 7,4% en 2018.

N. Le Jannic

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