Explorer la pathophysiologie de la glande lacrymale par la technologie des organoïdes
En utilisant la technologie des organoïdes, des chercheurs néerlandais ont réussi à fabriquer des glandes lacrymales humaines, à les faire pleurer (grâce à l’adjonction de certains stimuli chimiques comme la noradrénaline) et à les transplanter sur un modèle murin. Il s’agit d’une première plateforme expérimentale permettant d’étudier la physiopathologie des glandes lacrymales humaines. Les chercheurs ont ainsi décrit les conditions de culture d’organoïdes pour des glandes lacrymales humaines et murines.
En utilisant la technique d’édition du génome médiée par Crispr-Cas-9, ils ont révélé l’importance du facteur de transcription Pax6 pour la différenciation des cellules de la glande lacrymale chez l’adulte humain. Ils ont par ailleurs évalué la capacité à pleurer des organoïdes de glandes lacrymales grâce à la taille des organoïdes : les larmes se déversant à l’intérieur de ces derniers, qui gonflent, leur taille est un indicateur de la sécrétion lacrymale. Ils ont de plus généré un atlas des cellules de la glande lacrymale en utilisant le séquençage de la cellule unique, en l’occurrence ici la cellule canalaire, mais souhaitent à l’avenir cultiver aussi des cellules acineuses. Les auteurs ont réussi à transplanter ces organoïdes chez des souris, dans lesquelles ils produisaient des larmes. Un des objectifs à terme est de parvenir à transplanter ces organoïdes chez des patients dont les glandes lacrymales dysfonctionnent, afin de pouvoir les traiter.
Exploring the human lacrimal gland using organoids and single-cell sequencing. Marie Bannier-Hélaouët et al. Cell Stem Cell. March 16, 2021.
F. Rigal