La conférence est revenue sur le succès dans ce domaine de la chirurgie de la cataracte. « Depuis 2020, nous déployons en France pour la cataracte un registre PROMs avec le soutien du Ministère de la santé et de l’Assurance maladie, et la participation de France Assos Santé. Dans cette expérimentation (article 51), le patient et le praticien reçoivent le score de gains de santé généré après la chirurgie. La comparaison des scores permet aux praticiens de se comparer pour progresser », a expliqué le Professeur Béatrice Cochener, présidente du Conseil National Professionnel d’Ophtalmologie. Les premiers résultats révèlent que 24% des praticiens qui comparent les résultats PROMs de leurs patients à la moyenne des autres praticiens changent leurs pratiques dans les six mois, tandis que la moyenne des gains de santé s’améliore de 21% en douze mois seulement. L’impact des PROMs se fait sentir à plusieurs niveaux : le patient est impliqué dans les choix thérapeutiques, les praticiens peuvent se comparer avec leurs pairs pour progresser et les actes non pertinents sont réduits, ce qui engendre des économies pour le système de santé. D’après le communiqué de presse issu de la conférence, « en Suède, le financement des registres PROMs (70 millions d’euros par an) réduit le volume de soins non pertinents ce qui génère une économie estimée à 7 milliards d’euros par an. » Le développement des PROMs devrait donc être encouragé en France, par exemple via les financements incitatifs à l’amélioration de la qualité ou la certification périodique des professionnels de santé.  

N. Le Jannic