Études de santé : la réforme de la PACES officialisée
Début novembre, les décrets et l’arrêté entérinant la réforme de l’accès aux études de santé (médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie) ont été publiés au Journal officiel. Concrètement, la PACES (première année commune aux études de santé) et le numerus clausus disparaissent pour laisser la place à deux options, dès la rentrée 2020. La première, baptisée L.AS est une licence classique avec une option « accès santé ».

L’étudiant qui valide sa première année de licence (dans quelque domaine que ce soit) peut ainsi candidater pour une ou plusieurs filières santé. S’il n’est pas reçu, il peut poursuivre en deuxième année et retenter sa chance à l’issue de celle-ci. La deuxième option est le parcours spécifique « accès santé », qui fonctionne à l’inverse : l’étudiant s’inscrit en première année d’une filière de santé avec une option dans un autre domaine. S’il est reçu à l’issue de sa première année, il continue, sinon, il intègre la deuxième année de la licence de son domaine optionnel. Les épreuves de sélection et le nombre de places pour chaque voie d’entrée seront définis par les universités. L’État a dans le même temps annoncé avoir débloqué 16 millions d’euros pour permettre aux universités de développer les nouvelles voies d’accès, d’organiser les épreuves complémentaires et d’accueillir un nombre accru d’étudiants dans les filières concernées. Insuffisant, selon l’Association nationale des étudiants en médecine de France, qui réagit dans un communiqué : « Devant des textes aussi flous, et l’absence de moyens financiers suffisants de la part de l’État, les seules possibilités que l’on nous offre sont la reproduction de pratiques passées et dépassées. » De son côté, en pleine crise du milieu hospitalier, la conférence nationale des doyens de médecine avait annoncé le 8 novembre dans un communiqué : « notre déception est immense de voir, malgré les nombreuses alertes, le maintien par le Gouvernement de la réduction effective et substantielle – environ 800 millions d’euro d’économie supplémentaire – des moyens financiers pour l’hôpital public, dont une part non négligeable conditionne la formation des futurs médecins. Dans ces conditions, la conférence nationale des doyens de médecine craint de se trouver acculée à renoncer à mettre en place, avec l’ambition souhaitée, la réforme des études médicales pour la rentrée 2020. » Quelques jours plus tard, après les annonces du plan d’urgence pour l’hôpital public, l’organisation a adoucit le ton, tout en rappelant qu’elle « reste attentive à ce que l’engagement politique et l’effort financier se concrétisent rapidement. »