DMLA : vers une thérapie génique délivrée par nanoparticules ?

Des nanoparticules transportant un gène codant pour un anti-VEGF au cœur des cellules rétiniennes pourraient constituer, en cas de DMLA néovasculaire, une alternative aux injections intra-vitréennes (IIV), et à la thérapie génique avec vecteur viral. C’est ce que vient de montrer une étude américaine menée sur des rats et des souris.

Les IIV sont souvent lourdes pour les patients. Quant à la thérapie génique, elle passe généralement par l’utilisation de vecteurs viraux, mais ceux-ci entraînant une réponse immunitaire (innée et adaptative), le processus ne peut être répété. De plus, les virus ne peuvent transporter de grandes quantités de matériel génétique. Les auteurs de cette étude ont donc développé une nouvelle approche, impliquant des nanoparticules (NP) constituées d’un polymère biodégradable, capables de transporter de larges quantités d’ADN. Ils ont d’abord vérifié si ces NP étaient capables d’atteindre leur cible dans la rétine. Ils les ont pour cela chargées d’un gène codant pour une protéine fluorescente, et injectées dans la rétine. Ils ont observé que jusqu’à huit mois après le traitement, la majorité des cellules étaient encore fluorescentes. Dans un second temps, ils ont chargé les NP d’un gène codant pour un VEGF, responsable de la néovascularisation en cas de DMLA humide. Ils les ont injecté dans les rétines de 30 rats et observé les effets un, deux et cinq mois après injection. Une néovascularisation sous-rétinienne sévère était observée un mois après l’injection, progressant en une fibrose sous-rétinienne (similaire à ce qui survient chez patients DMLA humide non traités) deux et cinq mois après. « Ces résultats montrent que les gènes délivrés par les nanoparticules restent actifs dans les cellules pendant plusieurs mois » indique Peter Campochiaro, professeur d’ophtalmologie à l’école de médecine de l’université Johns Hopkins, et auteur principal de l’étude. Enfin, pour tester la capacité des NP à délivrer des gènes thérapeutiques, ils ont chargé des NP de gènes codant pour une protéine anti-VEGF, et les ont injectées à un modèle murin de DMLA humide. Trois semaines plus tard, la néovascularisation était diminuée de 60% chez les souris injectées par rapport aux souris contrôle. L’effet était toujours présent 35 jours après.

Shen J et al. Suprachoroidal gene transfer with nonviral nanoparticles. Sci Adv. 2020;6(27):eaba1606.

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