Déserts médicaux : le Snof propose un plan sur cinq ans
« Les mesures coercitives à l’installation, envisagées par certains parlementaires, apparaissent comme inutiles et inadaptées, et pourraient même être contre-productives pour un accès aux soins équitable et sécurisé des Français », annonce le Snof (syndicat national des ophtalmologistes de France) dans un communiqué. Pour aboutir à cette conclusion, l’organisation s’appuie sur les chiffres issus de sa dernière enquête concernant les premières installations, la démographie des ophtalmologistes et leur répartition sur le territoire.

Ceux-ci révèlent que 821 installations ont eu lieu au cours des 4 dernières années, dont 28% dans des zones d’intervention prioritaires. « 17% des primo-arrivants sont davantage enclins à choisir des territoires peu denses en ophtalmologistes (seulement 8% des ophtalmologistes y exercent) », ajoute le Snof. Afin de reconquérir les zones sous-dotées, le syndicat propose un plan sur cinq ans autour de deux axes : le soutien à l’installation et la création de sites secondaires. Pour le premier, il préconise de se baser sur le nouveau zonage médecin défini par chaque ARS en 2022 pour l’attribution des aides à l’installation, en attendant un éventuel zonage « spécialiste » ; de renforcer les aides à l’installation sur les aires urbaines de moins de 50 000 habitants, là où il y a un déficit important en ophtalmologistes ; de développer un seul contrat démographique conventionnel, avec un socle commun et des options pour prendre en compte les différentes situations. Concernant le second, le syndicat estime qu’il faut ouvrir et mutualiser les aides à l’installation à plusieurs praticiens d’un même cabinet de groupe, voire à plusieurs cabinets qui se partagent un site secondaire ; adapter le contrat collectif de coopération pour les soins visuels pour stimuler l’investissement sur ces sites secondaires et valoriser le travail en coordination avec les orthoptistes ; ouvrir l’adhésion à l’Optam à tous les médecins ophtalmologistes dans les zones sous-dotées avec un numéro AM spécifique par praticien, afin d’améliorer l’accessibilité financière, y compris auprès des médecins habituellement en secteur 2 en dehors de ces zones.
N. Le Jannic