Des photorécepteurs ressuscités

Des chercheurs américains ont décidé de prendre pour modèle la rétine, et en particulier les photorécepteurs, afin d’étudier la mort des neurones… et leur retour à la vie. Ils ont ainsi identifié le manque d’oxygénation comme le facteur critique empêchant les cellules de la rétine de continuer à communiquer entre elles après le décès et ont donc conçu une unité de transport permettant d’assurer cette oxygénation ainsi que l’apport de divers nutriments aux cellules de la rétine.

Ils ont ainsi pu garder en vie des yeux de donneurs d’organes et ont mesuré une réponse des photorécepteurs aux lumières vives ou colorées et même à de faibles éclairs de lumière… jusqu’à cinq heures après le décès de la personne. L’équipe a également pu détecter dans les yeux des donneurs « l’onde b », un signal électrique spécifique des yeux vivants. Selon les chercheurs, les applications de cette avancée sont nombreuses : elle pourrait permettre d’étudier d’autres tissus du système nerveux central, faciliter la compréhension des mécanismes à l’œuvre dans les maladies neurodégénératives, y compris dans la DMLA, ou encore permettre des tests de nouveaux traitements sur des yeux vivants tout en s’affranchissant des modèles animaux, qui ne reproduisent pas exactement l’œil humain.

Abbas F, Becker S, Jones BW et al. Revival of light signalling in the postmortem mouse and human retina. Nature 2022;606(7913):351-7.

N. Le Jannic

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