De la metformine contre la L-ORD
Une étude américaine vient de prouver que la metformine, ce médicament antidiabétique bien connu, pourrait améliorer la L-ORD (dégénérescence rétinienne d’apparition tardive), une maladie autosomale dominante rare. Une thérapie génique pourrait aussi donner de bons résultats.
La L-ORD est causée par la substitution d’un acide aminé dans le gène CTRP5, entraînant des sécrétions de protéine CTRP5 réduites. La protéine CTRP5, identifiée comme biomarqueur dans l’obésité, semble avoir un rôle dans la régulation du métabolisme des acides gras, et pourrait être activée par l’enzyme AMPK, qui intervient dans l’ERP (épithélium rétinien pigmentaire). L’étude a d’abord montré que la dérégulation du métabolisme des acides gras contribuait à l’atrophie de l’ERP dans la L-ORD, en partie du fait d’une désensibilisation de l’AMPK aux niveaux énergétiques de la cellule. Mais une thérapie génique, faisant intervenir des cellules souches pluripotentes induites obtenues à partir de fibroblastes, permet de surexprimer CTRP5 et de compenser les faibles niveaux d’expression du gène CTRP5 dans la L-ORD. En testant par ailleurs la metformine, les chercheurs ont favorisé la resensibilisation de l’AMPK, et retardé la dégénérescence rétinienne chez des souris. La L-ORD est rare mais partage des caractéristiques avec d’autres maladies rétiniennes telles que la DMLA, ce qui ouvre la piste vers des traitements dans diverses pathologies.
Miyagishima KJ, Sharma R, Nimmagadda M et al. AMPK modulation ameliorates dominant disease phenotypes of CTRP5 variant in retinal degeneration. Commun Biol. 2021.4:1360.
F. Rigal