Carrière, rémunération, équilibre vie privée/vie professionnelle… comment le genre joue aussi chez les médecins
D’après une enquête Medscape, le vécu professionnel des médecins varie largement selon leur genre, alors que les femmes représentent près de la moitié des effectifs. Menée sur plus de 1 000 praticiens (dont la moitié était des femmes et 44% exerçait à l’hôpital), cette enquête s’est d’abord intéressée au regard des patients. Il arrive ainsi parfois que ceux-ci s’adressent à leur médecin de façon informelle voire irrespectueuse (tutoiement, utilisation du prénom…) quand il s’agit d’une femme plutôt que d’un homme (51% contre 43%), ou le confondent avec un auxiliaire médical (45% contre 16%). Le sentiment d’insécurité avec certains patients est aussi plus présent chez les femmes que chez leurs confrères (54% versus 41%).

L’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle est primordial pour les deux sexes quoique davantage pour les femmes (51/44%) et ces dernières attachent davantage d’importance à pouvoir concilier travail et responsabilités parentales (13/4%). Concernant la vie privée, et plus précisément familiale, le métier de médecin a eu une influence sur le fait d’avoir ou non des enfants et sur leur nombre pour 2 femmes sur 5 contre 1 homme sur 6. Les hommes estiment cependant plus souvent que leurs consœurs que les exigences du métier ont un impact négatif sur leur rôle de parent (48/39%)… alors même que ce sont plus souvent les femmes qui restent à la maison pour s’occuper d’un enfant malade (21%/6%). Leur genre a, selon les femmes, un impact négatif sur leur carrière (à 44%), voire sur leur rémunération (25%) alors que respectivement 74% et 86% des hommes pensent que leur genre n’a aucune influence sur l’une ni sur l’autre (ils sont même 19 et 10% à penser qu’il a une influence positive). D’après Medscape, en France, les femmes médecins perçoivent en moyenne des revenus moindres de 21% que leurs collègues, une différence non explicable en totalité par leur ancienneté ou leur temps de travail.
F. Rigal